LE SECTEUR PUBLIC

Enjeux et défis du secteur

Périmètre

Il est possible de définir assez simplement le secteur public en France en distinguant ses trois principales composantes, les administrations publiques (Etat et Collectivités), les entreprises publiques et les établissements publics administratifs chargés de la sécurité sociale. Les missions de service public qu’il mène sont très diverses tant par leur nature que par la manière dont elles sont assurées.

Ces missions peuvent également être assurées par des organismes publics qui ne font pas partie de la fonction publique, par des organismes privés financés ou non par les collectivités publiques, ainsi que par des entreprises publiques.

Un enjeu de performance

Le secteur public s’est engagé depuis plusieurs années maintenant dans un processus de transformation fondamental pour répondre aux enjeux qui sont les siens dans un cadre budgétaire contraint : amélioration de la performance, développement des compétences, évolution des pratiques managériales, focus sur l’usager et le citoyen, digitalisation, développement économique du territoire,  …

La France, comme les autres pays, doit anticiper et s’inscrire dans de nombreuses transitions : écologique, numérique, économique, démographique et vieillissement de la population, sociale, industrielle ou culturelle.

Les acteurs publics sont confrontés à des impératifs de transformation profonde de leurs pratiques : contraintes budgétaires, développement économique des territoires, nouvelles attentes des usagers dont numériques, croissance durable, maintien du modèle social…

Transformation et modernisation

Les organisations publiques s’emploient depuis plusieurs années à mettre en œuvre la modernisation de leurs services pour améliorer leur efficacité et mieux répondre aux nouveaux usages et besoins des citoyens.

Ces efforts se constatent dans les chiffres puisqu’en 2019, le nombre de fonctionnaires en France a baissé de 0,3% par rapport à 2018. Néanmoins, dans le même temps, le nombre de contractuels a lui progressé de 5,2%.

C’est l’une des priorités données aux administrations par le gouvernement français dans le cadre de son programme "Action Publique 2022", avec un objectif de dématérialisation totale des services publics à horizon 2022. Améliorer la qualité des services publics, offrir un environnement de travail modernisé aux fonctionnaires et maîtriser les dépenses publiques en optimisant les moyens… tels sont les objectifs du programme Action Publique 2022, lancé par le Gouvernement le 13 octobre 2017, pour accélérer la transformation de l'administration.

La modernisation de l’Etat et plus largement de la sphère publique vise à renforcer la qualité de service rendu aux citoyens et à améliorer les conditions de travail pour les agents publics pour permettre un service public plus efficace, plus économe et plus transparent.

Si la transformation doit être juste et équilibrée à la fois pour les agents publics et pour les citoyens, la question financière ne peut être éludée. Nous assistons aujourd’hui à un phénomène partagé de saturation fiscale cumulé à un niveau de contrainte budgétaire inégalé jusqu’alors. Ceci implique la recherche permanente de gains de productivité de l’action publique sous toutes ses formes.

Alors que le processus de transformation digitale du secteur public français est déjà bien amorcé, la phase de transition est en train de s’accélérer pour réussir à rapprocher les citoyens, les entreprises et les collectivités, et offrir au citoyen un parcours cohérent.

La modernisation des infrastructures et des métiers représente un défi de taille pour le secteur public, soumis à un niveau d’exigence élevé en matière de maîtrise des dépenses publiques, de gestion du risque et de respect des normes de conformité. Il a également dû surmonter divers obstacles, d’ordre culturel, budgétaire ou encore structurel, liés à un modèle hiérarchique très vertical, à un fonctionnement en silo et à des cycles d’investissement et de programmation traditionnellement plus longs.

La complexité de la transformation publique réside en grande partie sur le nombre et la diversité des parties prenantes. Si toutes partagent les valeurs du service public, leurs besoins et attentes, leurs intérêts, leurs ressources et leurs contraintes (techniques, juridiques, humaines, statutaires ou financières) les conduisent à envisager la transformation de manière différente.

Outre cette complexité de la diversité et du nombre des parties prenantes, apparaît également celui de l’impératif pour le service public de servir la totalité des citoyens sans aucune différence. Là où un acteur privé peut opérer dans une logique de segment ou de Pareto, l’acteur public doit être en mesure de servir chacun sans distinction de rentabilité. Cette règle s’applique aux citoyens mais également aux territoires, qu’ils soient petits ou grands, urbains ou ruraux, tous doivent bénéficier du même niveau de service public en matière d’énergie, de numérique, d’infrastructures, de mobilité…




Les priorités d’action pour le secteur public

Quatre actions sont clés pour la réussite des transformations voulues et engagées par les acteurs publics :

1
Identifier et décrire précisément les objectifs et le sens des actions de transformation

2
Positionner à la fois l’usager (citizen centricity) et l’agent au cœur de l’action, dans un impératif de symétrie des attentions

3
Organiser le sujet en traitant la complexité et la diversité des implications nécessaires, dans une logique réelle d’écosystème

4
Structurer un calendrier de mise en œuvre réaliste, prenant en considération les spécificités de la temporalité publique

La définition d’objectifs clairs et largement partageables par l’ensemble des parties prenantes constitue un préalable clé à l’action publique. Si les cibles de l’action à atteindre peuvent diverger d’un acteur public à un autre, en fonction de la granularité de son territoire ou de la population servie, une trajectoire commune avec un but partagé peut être identifiée même si la méthode de réconciliation des perspectives n’est pas évidente. Comme dans le secteur privé, la notion de valeur (pour le citoyen, pour l’agent public, pour le service…) n’est pas taboue et peut permettre d’aligner rapidement l’ensemble des énergies publiques vers un seul et même objectif clair, lisible, compréhensible et engageant pour tous.

Dans cette approche, un facteur clé de succès essentiel repose dans la prise en considération forte et permanente de l’usager et du citoyen. Les outils de « citizen centricity » (personas du citoyen, parcours usager et proposition de valeur publique) sont déterminants. Mais ils ne peuvent être réellement efficaces sans la prise en compte la symétrie des attentions. Les agents publics doivent pouvoir comprendre, adhérer et se mobiliser autour d’un sens commun dans la prise en compte de leurs problématiques et enjeux particuliers. Sur la thématique du citoyen, l’exploitation et la valorisation des données devient également un incontournable qui permet d’orienter et d’optimiser l’efficacité de la transformation publique.

Aussi, la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes dans des temps courts avec des résultats tangibles est clé. L’approche en cycles en « V » trop longs qui épuisent les énergies sans concrétiser des résultats rapides est à éviter. Les nouvelles méthodes de gestion de projet (Agile notamment), adaptées à la sphère publique, peuvent être encouragées, adaptées et déployées. Elles permettent de mobiliser, dans des cycles courts, les expertises et décisions nécessaires dans le respect des contraintes administratives et légales publiques de chacun des acteurs concernés. Elles ont aussi l’avantage de faciliter ensuite le passage à l’échelle qui peut s’avérer complexe dans l’environnement public en dépit de projets pilotes réussis.

Mais, malgré cette rupture à engager dans la gestion des projets de la transformation publique, qui permet l’obtention de résultats plus rapides et plus visibles, le calendrier public ne peut être un copié/collé direct de celui du privé. La spécificité temporelle publique doit être considérée dans sa globalité afin de structurer un plan d’actions réaliste et efficace. Elle doit également s’adapter à des évolutions fréquentes du cadre budgétaire public (suspension ou adaptation des budgets). Ceci nécessite en parallèle des initiatives d’accompagnement au changement, de pédagogie, de clarté des objectifs, de prise en compte en amont des contraintes de mise en œuvre et de pédagogie auprès des agents et des citoyens.

Cas clients

Abington accompagne depuis toujours l’Etat, les collectivités, leurs satellites et les entreprises publiques dans l’exercice de leurs missions au service du développement des territoires. Cela se traduit, à la fois par des missions d’accompagnement à l’évolution fondamentale des pratiques du secteur et par des missions d’analyse économique, d’accompagnement stratégique, de modélisation financière, d’aide au choix de mode de gestion, d’audit financier, de contract management, …